La dette technique : Le fléau de l’IT et comment l’architecture composable peut vous sauver
8 juillet 2025
La dette technique. Ce terme glace le sang des professionnels de l’IT. C’est cette application importante dans votre écosystème que vous ne pouvez plus mettre à jour, que vos équipes évitent au maximum, et qui, bien qu’elle fonctionne encore, vous retient prisonnier. C’est un frein majeur à votre agilité et à votre capacité d’innovation. Dans le pire des cas, elle est même la cause de départs et un frein au recrutement.
Comment arrive-t-on dans ce piège ?
La raison principale est simple : la maintenance coûte. Il est souvent plus facile, à court terme, de se concentrer sur de nouvelles opportunités et de reporter le travail de maintenance, en espérant que « ça tiendra« . Mais plus on repousse, plus la dette technique s’accumule, et plus la facture à payer devient salée.
Chez Kaliop, nous sommes régulièrement confrontés à ce type de situation. Nos projets sont souvent des opérations de refonte, de mise à niveau et d’évolution d’applications devenues difficiles à gérer. La lutte contre la dette technique est une réalité quotidienne.
L’architecture composable : une solution ?
Est-ce qu’une architecture composable peut changer la donne ? La réponse est un retentissant oui.
L’architecture composable, par sa nature même, introduit une granularité dans votre système. Au lieu d’un monolithe unique, vous avez une application construite à partir de multiples composants, chacun capable d’évoluer de manière indépendante.
Si un de ces composants s’enfonce dans la dette technique, l’architecture composable vous offre une voie d’accès bien plus simple et contrôlée pour le remettre à niveau.
Pourquoi l’architecture composable est-elle un atout ?
Isolation des problèmes
L’un des grands bénéfices de l’architecture composable réside dans sa capacité à contenir et circonscrire les défaillances. Chaque composant est conçu pour interagir avec les autres via des interfaces clairement définies, souvent sous forme d’APIs. Ces échanges sont documentés, mesurables et traçables, ce qui permet une meilleure observabilité du système.
Lorsqu’un dysfonctionnement survient, il devient bien plus facile d’en identifier la source, d’isoler le composant concerné et d’intervenir sans affecter l’ensemble de l’application. On passe d’une logique de réparation lourde et risquée à une approche chirurgicale, précise et maîtrisée. Cette isolation réduit considérablement les effets de bord, limite les interruptions et renforce la robustesse globale de l’écosystème.
Évolutions ciblées
L’autre atout majeur de ce type d’architecture réside dans sa capacité à accueillir le changement avec souplesse. Il est possible de réécrire, de mettre à jour ou de remplacer un composant sans remettre en cause l’équilibre du reste de l’application. Tant que les points d’intégration restent respectés, les autres briques continuent de fonctionner normalement. Cela permet d’engager des évolutions techniques ou fonctionnelles de manière progressive, sans dépendance critique. On pourrait craindre une multiplication des dettes techniques si certains composants sont négligés au fil du temps. Mais la granularité offerte par l’architecture composable permet justement de prioriser les interventions, de cibler les éléments les plus sensibles ou à fort impact, et d’adresser la dette technique de façon itérative et raisonnée. C’est une approche pragmatique qui concilie innovation continue et maîtrise opérationnelle.
Webinar
Comment évaluer la dette technique de ses applications pour en réduire l’impact ?
Visionner le webinarComplexité vs. avantages : un compromis valable
La question mérite en effet d’être posée : dans un système composé de nombreux services ou composants, ne court-on pas le risque de voir la dette technique se fragmenter, se multiplier, et devenir encore plus complexe à appréhender ? Imaginons un écosystème composé de dix micro-applications. Si aucune stratégie claire de gouvernance ou de maintenance n’est mise en place, on peut rapidement se retrouver avec dix dettes techniques au lieu d’une seule, dispersées, inégalement critiques, et parfois invisibles.
Mais la véritable force de l’architecture composable, c’est précisément d’offrir une meilleure lisibilité sur ces risques. Chaque composant peut être suivi, monitoré, et versionné indépendamment. Un bon exemple est celui d’un client e-commerce pour lequel nous avons segmenté la plateforme en plusieurs briques indépendantes : gestion du catalogue, moteur de recherche, panier, paiement, etc. Lorsque la brique “recherche” a commencé à montrer des signes d’obsolescence (lenteur, mauvaise compatibilité avec les nouveaux navigateurs, surcoûts de maintenance) il a été possible de la réécrire entièrement sans toucher aux autres services. En moins de trois mois, la dette a été purgée, sans perturbation pour les utilisateurs finaux.
Mieux encore, cette approche permet une priorisation fine : on ne traite pas la dette technique en bloc, mais par itération, selon l’impact métier. Si la gestion du stock est stable et peu stratégique, elle peut attendre. En revanche, si le moteur de recommandation affecte directement le chiffre d’affaires, sa modernisation passera en priorité.
Composer pour durer : repenser la dette technique comme un levier
La dette technique est inévitable : toute organisation qui fait évoluer ses produits numériques accumule, à un moment ou à un autre, des retards technologiques. Ce n’est pas en soi un échec, mais une réalité structurelle qu’il faut apprendre à piloter.
L’architecture composable, loin d’être une solution magique, offre un cadre opérationnel puissant pour la contenir. En fragmentant les responsabilités, en facilitant les remises à niveau ciblées, et en permettant une observation plus fine des risques, elle rend la dette technique moins toxique, plus gérable, et surtout, moins paralysante.
Chez Kaliop, nous sommes convaincus qu’il ne suffit plus de penser la dette technique comme un problème à corriger, mais comme un paramètre à intégrer dès la conception. Une architecture bien pensée est le meilleur antidote aux blocages de demain.

CTO Projets