Digital factory, l’accélérateur de la transformation digitale

 

Acquérir rapidement les principes de fonctionnement qui font le succès des pure players digitaux et réussir sa mue digitale revêt des enjeux à la fois organisationnels et culturels.

Pourquoi est-il si difficile de réaliser sa transformation digitale ? 

La grande majorité des plans de transformation numérique se soldent par un échec. Car l’exécution de la stratégie se révèle complexe et nécessite des méthodes et une culture adaptées. Même si les dirigeants ont conscience que leurs activités traditionnelles ou leur business model sont en danger si leurs entreprises ne se modernisent pas rapidement, ils peinent à exécuter leur stratégie digitale et à réaliser en profondeur les changements nécessaires à leur exécution, par manque de radicalité dans les changements, souvent, mais par absence de méthode surtout. Pour leur permettre de réussir cette transformation, la Digital Factory apparaît comme un levier efficace.

Qu’est-ce qu’une Digital factory ?

Une Digital Factory est une équipe multidisciplinaire qui vient reconstituer toute la chaîne de valeur de la production d’un site Web ou d’une application, tout en s’associant avec les fonctions métiers de l’entreprise. Elle doit fonctionner comme un microcosme poreux au sein de l’entreprise. La clef est d’arriver à faire travailler ensemble des compétences qui n’ont pas l’habitude de collaborer, mais dont la synergie est nécessaire : le marketing et l’IT, le commercial et le juridique, etc.   

Cette équipe resserrée va avancer, non plus en mode projet, mais en mode produit. Il ne s’agit plus d’inscrire le projet dans une temporalité avec un début ou une fin, mais d’inscrire les actifs numériques (un site Internet ou une application) dans un cycle continu et permanent de conception, de développement, de tests, de déploiements et d’apprentissages.  

Se mettre en capacité d’aller au rythme des changements que l’on souhaite et de ceux portés par le marché est le seul moyen de continuer à exister et à performer. Et, c’est d’autant plus vrai dans une conjoncture complexe et incertaine.  

Quelles sont les valeurs culturelles et organisationnelles au sein d’une Digital Factory ?

La transformation digitale s’appuie sur un nouveau paradigme de fonctionnement : “HARI”. Horizontalité, Agilité, Rétroactivité et Itérativité.

Une organisation horizontale

Pour gagner en vitesse, l’autorité et les responsabilités dans la Digital Factory sont réparties de manière équilibrée entre les membres de l’organisation, il y a peu de niveaux hiérarchiques, voire aucun, et les décisions sont prises de manière collaborative et participative. Mais surtout les membres de la Digital Factory ont la capacité de prendre des décisions et d’éviter du reporting ou des validations par escalade au sein de l’organisation. La communication est ouverte, les canaux de communication sont fluides et encouragent la collaboration entre les membres. Les décisions importantes sont souvent prises collectivement, impliquant un large éventail de membres de l’organisation. Cela peut se faire par le biais de réunions, de groupes de travail ou d’autres mécanismes participatifs issus des méthodes Agiles.

L’agilité au coeur de la Digital Factory

Les méthodes agiles de gestion de projet sont à la base du fonctionnement des Digital Factory. Elles s’appuient sur des approches itératives et collaboratives et mettent l’accent sur la flexibilité, l’adaptabilité des produits digitaux à la satisfaction des utilisateurs. Selon la taille et la nature des projets, on choisira parmi les différentes variantes possibles : SCRUM, safe, Extreme Programming, ou lean… Les méthodes agiles reconnaissent que les besoins et les priorités peuvent évoluer au fil du temps, et encouragent donc l’adaptation continue. L’adoption de méthodes agiles peut apporter des avantages tels que des livraisons plus fréquentes de produits fonctionnels, une meilleure implication du client et une plus grande flexibilité pour répondre aux changements.

Une culture de la rétroaction au service de l’amélioration continue

On pratique ce que l’on appelle la « culture de la rétroaction » qui met l’accent sur la communication constructive et régulière entre les membres de l’équipe. Elle encourage les retours d’information, que ce soit sur la performance individuelle, les projets en cours ou le fonctionnement global de l’organisation. Les échanges sont honnêtes, transparents, fréquents (plusieurs fois par jour) et s’appuient sur de l’objectivité (faits observables vs jugements personnels). La rétroaction est donnée dans le but d’aider les membres de l’équipe à s’améliorer, à apprendre et à grandir professionnellement. Les feedbacks sont encouragés de manière 360 entre les collaborateurs de l’équipe. Elle s’appuie sur des systèmes et outils de feedback plus ou moins formels pour faciliter la collecte et la distribution de la rétroaction (entretiens d’évaluation, enquêtes anonymes, des canaux de communication spécifiques…). Les retours d’information sont pris en compte et utilisés pour apporter des changements concrets dans l’organisation. Cette culture de la rétroaction contribue à améliorer la performance globale de l’organisation, à renforcer l’engagement des employés et à favoriser un environnement de travail sain et productif.

Une approche itérative pour tendre vers le meilleur produit possible

Dans la continuité des méthodes Agiles, la Digital Factory est une organisation itérative qui divise l’ensemble des projets en tâches (EPIC ou User Stories) et en une série ce travail en cycles répétitifs (appelé Sprint). Chaque itération représente une phase de développement où des portions du projet sont planifiées, exécutées, évaluées et ajustées avant de passer à la suivante. Ce processus se répète jusqu’à ce que le projet atteigne sa finalisation. Au lieu de planifier l’ensemble du projet en détail dès le début, une planification plus générale est établie au début, puis affinée au fur et à mesure des itérations. À la fin de chaque itération, des parties du projet fonctionnelles et prêtes pour partir en production. Ces éléments sont ensuite améliorés au fil des itérations suivantes. L’intérêt principal est de pouvoir s’adapter aux changements et aux évolutions qui surviennent au cours du projet. Cela peut être dû à des besoins changeants, à des retours d’information ou à des découvertes en cours de route. L’évaluation et les retours d’information sont des composantes essentielles de chaque itération. Ils guident les ajustements et les améliorations pour les étapes suivantes. Les itérations permettent d’identifier et de gérer les risques de manière proactive. Ils offrent des opportunités de corriger les erreurs ou les problèmes avant qu’ils ne deviennent plus complexes et coûteux à résoudre. Chaque itération vise à améliorer la qualité du produit ou du projet en cours. Cela signifie que chaque nouvelle version est supposée être meilleure que la précédente. Les clients ou les parties prenantes sont souvent impliqués tout au long du processus, ce qui leur permet de fournir des commentaires et d’influencer la direction du projet.

La Digital Factory, une greffe de transformation digitale

La Digital Factory permet d’organiser la diffusion progressive de cette culture digitale afin d’acquérir de l’autonomie.
Une Digital Factory fonctionne, dans un premier temps, en parallèle de l’entreprise, ce qui permet à cette dernière de se transformer tout en protégeant son activité. Cette distinction est fondamentale, car on ne change pas profondément une organisation en le décrétant. La Digital Factory doit donc disposer d’une gouvernance propre, mais aussi d’une véritable autonomie et d’un financement adapté. C’est ainsi qu’elle pourra profiter d’une boucle de décisions courte, favorable aux itérations rapides, et aussi avancer à son rythme.
Progressivement, les collaborateurs de l’entreprise, engagés dans la Digital Factory, dont les équipes métiers, vont gagner en compétences et diffuser ces méthodes et cette culture à l’ensemble de l’organisation. Jusqu’alors assis à l’avant du tandem, le partenaire digital va commencer par leur céder le guidon, avant de se retirer progressivement pour les laisser poursuivre leur route transformative devenue désormais une mutation continue, mais aussi faisant partie de l’évolution naturelle et intrinsèque de l’organisation.

En conclusion

Une Digital Factory est l’organisation nécessaire pour mieux s’adapter, mieux délivrer et tirer le meilleur de chacun des collaborateurs. Pour y arriver, il faut s’approprier et appliquer les meilleures pratiques des champions du digital.

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