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Le rôle essentiel du Retrieval Augmented Generation (RAG) dans l’ère de l’IA avancée

by Marc Hugon 11 septembre 2025

Avec l’essor des modèles de langage capables de traiter des volumes colossaux de données en une seule requête, on pourrait croire que le Retrieval Augmented Generation (RAG) est devenu obsolète. Pourtant, il conserve une pertinence stratégique majeure. Les LLMs, aussi puissants soient-ils, n’ont pas un accès natif aux bases documentaires actualisées des entreprises. Le RAG comble cette lacune en intégrant des informations fraîches, précises et contextuelles.

Face aux enjeux actuels de rapidité, d’évolutivité et d’exactitude dans le traitement des données, le Retrieval Augmented Generation version 2025 s’impose comme une solution augmentée. Il ne se contente plus d’être un simple intermédiaire entre la base documentaire et l’IA : il devient un outil dynamique capable de fusionner des données en temps réel, améliorant ainsi la pertinence des réponses tout en assurant leur actualisation continue.

Qu’est-ce que le Retrieval Augmented Generation (RAG) ?

Le Retrieval Augmented Generation (RAG) associe un modèle de langage existant à une base de données vectorielle afin de générer des réponses enrichies par des informations internes actualisées. Plutôt que de réentraîner un LLM, le RAG lui fournit les éléments nécessaires pour répondre avec pertinence à des sujets qu’il ne connaissait pas initialement.

Pour une présentation détaillée des principes clés (indexation vectorielle, recherche sémantique et génération augmentée), voir mon article : « Génération Augmentée de Récupération (RAG) : exploitez l’IA générative avec vos données internes ».

Optimisation de la pertinence et de l’exactitude des réponses

Grâce à la capacité accrue des modèles, le RAG peut maintenant rechercher et intégrer davantage d’informations pour répondre correctement aux questions. N’oublions jamais que la qualité d’une réponse dépend d’abord de la pertinence des informations mises à disposition de l’intelligence artificielle.

Stratégie agentique dans le Retrieval Augmented Generation : contextualisation et précision

Selon le type de question, on peut confier la recherche de réponse à un agent entraîné pour prendre en compte le contexte. Une question simple comme “est-ce qu’un chat est un mammifère” ne requiert pas la même stratégie qu’une demande plus complexe comme “donne-moi plusieurs races bien distinctes qui sont pourtant des mammifères”.
C’est pourquoi, dans un système de Retrieval Augmented Generation, on met en place des mécanismes de reconnaissance du contexte afin que la requête soit traitée par l’agent le mieux configuré pour y répondre.

Gestion efficace des vecteurs dans le système RAG

Les vecteurs sont essentiels dans le Retrieval Augmented Generation. Ils permettent de réaliser des recherches avec un taux de réussite inégalé, car ils prennent en compte le sens de la question plutôt que de se limiter à des termes précis ou à des synonymes.

Leur stockage reste cependant complexe : chaque vecteur est composé de centaines, voire de milliers de points. Les chercheurs travaillent aujourd’hui sur des méthodes de réduction de taille, comme l’embedding matryoshka, qui permet d’optimiser la gestion et d’accélérer les temps de recherche.

Retrieval Augmented Generation et usage des mots-clés générés par IA

L’indexation est un autre pilier du RAG moderne. En générant automatiquement des mots-clés grâce à l’intelligence artificielle, on améliore la qualité des filtres de recherche et donc la pertinence des données restituées.

Par ailleurs, l’émergence des SML (Small Language Models) change la donne. Plus rapides et moins coûteux que les LLM, ces modèles compacts peuvent être utilisés pour extraire des informations spécifiques et renforcer la qualité des réponses produites par un système de Retrieval Augmented Generation.

RAG, souveraineté et enjeux d’aujourd’hui

En 2025, le Retrieval Augmented Generation ne se contente plus d’être une technologie utile : il devient un composant stratégique dans le paysage numérique, fortement façonné par des impératifs législatifs, géopolitiques et industriels. L’Europe, consciente de ses vulnérabilités, a adopté le règlement AI Act, entré en vigueur le 1ᵉʳ août 2024, qui impose des standards exigeants sur la sécurité, les droits fondamentaux, la transparence et la responsabilité des systèmes d’IA.

Dans ce contexte, le RAG offre une double opportunité :

  • Conformité renforcée : en utilisant des données internes ou hébergées dans des infrastructures contrôlées, les entreprises peuvent mieux répondre aux exigences du RGPD, du futur cadre sur la gouvernance des données et des obligations élevées de l’AI Act.
    Direction générale des Entreprises
  • Indépendance technologique : face à la dépendance aux fournisseurs étrangers, qu’il s’agisse de clouds, de plateformes d’hébergement des modèles, ou d’infrastructures de calcul, le RAG permet de s’appuyer sur des réseaux de données maîtrisés. Les initiatives européennes récentes, comme le rapport sur l’état d’avancement de la décennie numérique, les manifestes pour la souveraineté technologique, ou les investissements dans les IA souveraines, soulignent ce besoin urgent.

 

Si le RAG s’impose aujourd’hui comme un pilier incontournable de l’IA appliquée aux données d’entreprise, il n’est pas exempt de limites ni de débats. La sécurité, la gouvernance des accès ou encore le risque de fuites liés à la centralisation des vecteurs demeurent des points sensibles. Certains chercheurs et praticiens défendent ainsi l’idée d’une évolution vers des architectures “agent-based”, où les agents iraient interroger directement les sources au moment opportun, sans passer par une base unique. Cette perspective rappelle que le RAG, loin d’être figé, reste une technologie en constante mutation : sa valeur stratégique dépendra de la capacité des entreprises à en maîtriser les usages, tout en anticipant les innovations qui redessineront l’équilibre entre pertinence, souveraineté et sécurité.

Marc Hugon

Marc Hugon

CTO Projets

Marc met son expertise technique au service de la transformation digitale des entreprises. Grâce à de nombreuses années d’expérience en tant que CTO de sites e-commerce d’envergure, il conjugue compréhension des enjeux métier et intégration des problématiques technologiques et méthodologiques.

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