Cloud & DevOps

Move to cloud : les 9 étapes clés

by Grégoire Bluzat 13 mai 2025

De plus en plus d’entreprises font le choix du cloud pour faire évoluer leur infrastructure. Ce mouvement, entamé depuis plusieurs années, s’accélère. Et pour cause, le move to cloud vous promet de gagner en efficacité, sans alourdir la gestion technique de vos services. Mais qu’en est-il réellement ? Comment procéder et quelles sont les erreurs à ne surtout pas commettre ? Réponses.

Move to cloud ou migration vers le cloud : de quoi parle-t-on ?

Move to cloud : définition

Le move to cloud, ou migration vers le cloud, désigne l’ensemble des actions menées par une entreprise pour transférer ses ressources informatiques (serveurs, applications, bases de données, fichiers, logiciels métiers…) vers des infrastructures hébergées sur Internet, plutôt que de les conserver localement, sur ses propres serveurs.

Concrètement, cela signifie qu’au lieu d’acheter et entretenir ses propres serveurs physiques dans ses locaux (ce qu’on appelle une infrastructure « on-premise »), l’entreprise décide de louer des ressources à la demande (puissance de calcul, espace de stockage, logiciels, etc.) auprès d’un prestataire cloud, comme Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure, Google Cloud, OVHcloud, etc.

Les trois principales formes de cloud

Il existe trois grandes formes de cloud :

  • public ;
  • privé ;
  • hybride.

Le cloud public est une infrastructure partagée. Les ressources informatiques sont ici hébergées par un fournisseur externe (comme Amazon Web Services, Microsoft Azure, Google Cloud, OVHcloud…) et partagées entre plusieurs clients, tout en restant isolées les unes des autres.

Le cloud privé utilise une infrastructure dédiée à une seule entreprise (hébergée en interne dans vos propres locaux ou chez un prestataire externe qui réserve l’infrastructure uniquement pour vous).

Enfin, le cloud hybride combine cloud privé et cloud public, avec des passerelles entre les deux. Cela permet à une entreprise de choisir où héberger chaque ressource, selon son niveau de sensibilité, ses exigences de performance ou de conformité.

Les trois modèles de services dans le cloud

Il existe trois modèles de services dans le cloud :

  • IaaS ;
  • PaaS ;
  • SaaS.

L’IaaS vous permet de louer des ressources informatiques « brutes » : serveurs, stockage, réseaux, pare-feux… C’est comme si vous aviez un data center à distance, mais sans devoir l’acheter ou le gérer physiquement.

Le PaaS fournit une plateforme de développement prête à l’emploi. Vous n’avez pas à gérer les serveurs ni les bases de données, juste à développer vos applications. Le fournisseur cloud gère toute l’infrastructure sous-jacente.

Le SaaS vous donne accès à des logiciels prêts à l’emploi via Internet, sans installation locale. Vous payez un abonnement ou une licence, et vous y accédez simplement avec un navigateur.

Pourquoi opter pour le move to cloud ? Quels sont ces avantages ?

Aujourd’hui, les entreprises sont confrontées à une pression constante pour innover plus vite, réduire leurs coûts et s’adapter à un monde numérique en évolution rapide. Le système informatique, longtemps centré sur des serveurs locaux et des équipements lourds, peut donc rapidement montrer ses limites :

  • maintenance coûteuse ;
  • difficulté à évoluer ;
  • accès distant limité ;
  • faible agilité…

C’est pourquoi de plus en plus d’organisations (des startups aux grands groupes) choisissent de migrer leur infrastructure vers le cloud. Ce changement, ce move to cloud, n’est pas seulement technique. C’est un choix stratégique qui impacte directement la manière dont l’informatique est consommée, gérée et valorisée.

Et pour cause :

  • Le cloud permet de passer d’un modèle d’investissement lourd à un modèle de consommation à l’usage. Plus besoin d’acheter des serveurs ou du matériel en avance. Vous ne payez que ce que vous consommez.
  • Vous pouvez augmenter ou diminuer vos ressources informatiques en quelques clics, sans acheter de nouveaux équipements (l’idéal pour mieux absorber les pics d’activité).
  • Le cloud permet d’accéder aux outils, aux fichiers et aux applications à distance et en temps réel.
  • Contrairement aux idées reçues, le cloud n’est pas forcément moins sécurisé. Les fournisseurs cloud investissent massivement dans le chiffrement de données ou des outils de sécurité avancés.
  • Avec le cloud, vous accédez facilement à des services que vous n’auriez pas pu (ou difficilement) déployer seul comme les outils de machine learning, la blockchain, les IoT, etc.
  • Finis les serveurs à redémarrer manuellement, les mises à jour de sécurité à planifier à la main, les pannes à gérer à minuit. Le fournisseur cloud s’occupe de toute la partie infrastructure.

Dans quelles situations privilégier la migration vers le cloud ?

Migrer vers le cloud peut offrir de nombreux avantages, mais cela ne signifie pas que toutes les entreprises doivent le faire ni le faire immédiatement. Tout dépend de vos contraintes, de vos enjeux métier ou encore de votre niveau de maturité IT. En l’occurrence, cela peut être une solution si :

  • Votre infrastructure actuelle est vieillissante ou sous-dimensionnée.
  • Vous développez un nouveau service ou une nouvelle application (pour démarrer vite, tester rapidement et adapter les ressources en fonction du succès du projet).
  • Vous optez pour le télétravail ou travaillez avec des freelances à distance.
  • Votre activité est sujette à des pics ou variations de charge.
  • Vous devez renforcer votre sécurité et vos sauvegardes (migrer vers le cloud peut offrir des garanties de sécurité, de redondance et de reprise d’activité souvent supérieures à une gestion locale).
  • Vous êtes une PME ou une startup sans équipe IT complète.
  • Vous êtes soumis à des exigences de conformité (RGPD, HDS, ISO, etc.), car cela permet de s’appuyer sur des infrastructures certifiées.
  • Vous souhaitez innover plus rapidement.

Comment faire une migration vers le cloud étape par étape ?

1. Faire un audit de l’existant

Avant de prendre la moindre décision, la première chose à faire est un état des lieux complet de votre infrastructure informatique actuelle. Cela permet d’identifier :

  • ce qui peut (ou non) être migré ;
  • les priorités ;
  • les dépendances techniques ;
  • les risques éventuels.

Pour ce faire, il est possible de mener des entretiens avec les équipes IT et métier, d’analyser la documentation technique existante ou encore d’utiliser les outils d’audit automatisés pour cartographier les systèmes (comme AWS Migration Evaluator, Azure Migrate…).

Ce travail vous permettra d’identifier les applications prioritaires ou incompatibles d’estimer le budget ainsi qu’un calendrier réaliste et de définir la stratégie de migration la plus adaptée.

2. Définir les objectifs de migration

Maintenant que vous avez une vue claire de votre environnement actuel, il faut poser noir sur blanc les raisons pour lesquelles vous migrez vers le cloud. C’est une étape stratégique qui permettra :

  • D’aligner les équipes techniques et métiers.
  • De prioriser les actions.
  • De mesurer le succès du projet.

Pour ce faire, vous pouvez rédiger un cahier des charges simplifié, par exemple, ou encore une note d’intention en définissant quelques indicateurs clés de performance (KPI).

3. Choisir le modèle de cloud

Une fois les objectifs de migration définis, il faut choisir le modèle de cloud le plus adapté à votre contexte (privé, public, hybride). C’est une décision qui impactera vos coûts, votre sécurité, vos performances et votre capacité à évoluer dans le temps.

Pour prendre une décision, vous pouvez :

  • Comparer vos objectifs (étape 2) à ce que chaque modèle permet.
  • Tenir compte de vos contraintes : sécurité, budget, équipe IT, conformité.

4. Sélectionner le meilleur fournisseur

Maintenant que vous avez choisi un modèle de cloud (public, privé ou hybride), il vous faut sélectionner le fournisseur qui va héberger vos services et données. Ce choix est stratégique, car il conditionne :

  • Vos coûts d’usage.
  • Votre niveau de support.
  • Vos possibilités d’évolution à long terme.

Parmi les principaux fournisseurs cloud du marché, l’on retrouve :

Pour faire votre choix, notez :

  • la conformité réglementaire du prestataire ;
  • le coût à l’usage ;
  • le catalogue de services ;
  • la facilité de migration et d’administration ;
  • le support et l’accompagnement (niveau de SLA, support francophone, documentation…).

5. Définir la stratégie de migration

Définir une stratégie de migration, c’est choisir comment vous allez transférer vos applications, données et services vers le cloud. Il n’y a pas une seule manière de le faire. Plusieurs approches existent, en fonction de vos contraintes techniques, de vos ressources, et du niveau de transformation que vous souhaitez.

Vous pouvez ainsi opter pour :

  • Le rehosting aussi appelé “lift and shift”, soit déplacer tel quel vos serveurs ou applications vers le cloud, sans modifier leur fonctionnement.
  • Le replatforming, soit une adaptation légère avant migration (changer la base de données pour une version managée, par exemple).
  • Le refactoring, soit réécrire ou transformer l’application pour qu’elle exploite nativement les services cloud.
  • Le retiring, soit abandonner certains systèmes obsolètes ou inutiles au lieu de les migrer.
  • Le retaining, soit garder certaines applications ou serveurs en local (non migrés), souvent pour des raisons légales, techniques ou économiques.
  • Le repurchasing, soit abandonner un logiciel interne pour acheter un SaaS équivalent.

Dans la pratique, la plupart des entreprises combinent plusieurs stratégies selon les cas.

6. Planifier la migration

À ce stade, vous pouvez mettre en place un plan d’action concret pour le move to cloud. Néanmoins, souvenez-vous que la migration vers le cloud ne se fait pas en une fois ni de façon « tout ou rien ». Il faut prioriser, découper, tester et avancer progressivement.

Pour ce faire :

  • Définissez le périmètre de la migration (quelles applications, quelles données, quels services seront migrés ?).
  • Établissez un calendrier réaliste.
  • Identifiez les dépendances (certaines applications doivent-elles être migrées en même temps ?).
  • Allouez les ressources (qui fait quoi, quel est le budget et quels services seront utilisés pour la migration ?).
  • Prévoyez des tests et des validations pour vous assurer que tout fonctionne bien.

Pensez également à vous pencher sur votre communication interne pour informer les utilisateurs des impacts éventuels et préparer des guides ou des tutoriels si besoin.

7. Faire une migration pilote puis une migration progressive

Avant de déplacer vos applications ou données, il faut créer et configurer l’environnement cloud dans lequel elles vont fonctionner. Ce travail terminé, vous pouvez réaliser une migration pilote pour valider en conditions réelles que :

  • L’environnement cloud fonctionne bien.
  • Les procédures de migration sont fiables.
  • Les performances et la sécurité sont conformes à vos attentes.

Si le test est réussi, vous pouvez déployer la migration à l’ensemble du système, mais idéalement de manière contrôlée, par phases pour réduire les risques et limiter l’impact sur les utilisateurs. Vous pouvez ainsi organiser votre migration progressive par métier, type de donnée ou applications, entité, etc.

8.Valider les points fonctionnels et techniques

Une fois un service (ou une application) migré vers le cloud, il est impératif de valider que tout fonctionne correctement, à la fois d’un point de vue technique et fonctionnel. Ce n’est pas parce qu’un déploiement s’est déroulé sans erreur qu’il est opérationnel pour les utilisateurs. N’hésitez donc pas à faire des tests techniques, des tests fonctionnels et à collecter des retours des utilisateurs.

Cette étape vous permettra de détecter les problèmes avant qu’ils ne deviennent critiques et de valider que la migration n’a pas dégradé la qualité de service.

9. Former les équipes au changement

Migrer vers le cloud, ce n’est pas seulement déplacer des données ou des serveurs, c’est aussi changer la manière dont les équipes travaillent, accèdent aux outils et interagissent avec le système d’information.

Même si la migration est réussie techniquement, elle peut échouer si les utilisateurs ne s’approprient pas les nouveaux outils :

  • Ils peuvent perdre en productivité.
  • Contourner le système (avec des outils non sécurisés),
  • Rejeter totalement le changement, faute de formation claire.

N’hésitez donc pas à les former en continu et à mettre des guides à leur disposition si besoin.

Move to cloud : les points de précaution

Une migration vers le cloud peut apporter beaucoup, mais comporte aussi des risques si elle est mal préparée ou mal gérée. Voici une synthèse claire des points de précaution à garder en tête avant, pendant et après un move to cloud :

  • Penser que migrer, c’est « copier-coller dans le cloud ». Même avec une stratégie simple (comme le lift-and-shift), il faut analyser les dépendances, les performances attendues, la sécurité, les accès, les impacts métier…
  • Négliger la sécurité. Dans le cloud, la sécurité est partagée. Le fournisseur sécurise l’infrastructure, mais vous êtes responsable de ce que vous y mettez.
  • Choisir un fournisseur inadapté. Tous les clouds ne se valent pas pour tous les besoins. Certaines offres sont plus orientées données, d’autres bureautique, d’autres développement.
  • Ne pas maîtriser les coûts en production. « Le cloud, c’est moins cher »… oui, si c’est bien géré ! En revanche, une mauvaise configuration dès le départ peut causer des surconsommations et alourdir la facture.
  • Oublier d’impliquer les utilisateurs.
  • Ne pas prévoir de plan de secours. Pensez toujours à prévoir un plan de retour arrière pour chaque phase de migration.

Enfin, ne pensez pas qu’après la migration, le travail est terminé. Le cloud demande une gestion continue : sécurité, coût, performance, mises à jour, évolutions réglementaires… Pensez à instaurer un plan de suivi post-migration, avec des outils de monitoring et des revues régulières pour suivre l’évolution de vos activités ainsi que les coûts.

Se faire accompagner dans sa migration vers le cloud

Réaliser une migration vers le cloud ne s’improvise pas. En effet, sans être expert en la matière, vous prenez des risques concernant la technique, la sécurité, les impacts sur les équipes ou encore les coûts. Le mieux reste donc de se faire accompagner par des professionnels dont c’est le métier.

Chez Kaliop, nous avons fait du move to cloud notre spécialité. Nous pouvons intervenir à chaque étape de votre projet, de l’audit initial à la mise en production. Profitez d’une approche sur mesure et de notre expertise reconnue en cloud public, privé et hybride, ainsi qu’en culture DevOps.

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Pourquoi est-ce important de se faire accompagner par des experts ?

Réussir sa migration cloud
Grégoire Bluzat

Grégoire Bluzat

Responsable opérationnel infrastructure

Responsable opérationnel infrastructure, je pilote et coordonne la mise en œuvre et l'évolution des plateformes cloud en garantissant leur fiabilité, leur performance et leur alignement avec les besoins stratégiques des clients.

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