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Retour sur l’Agile Tour Montpellier 2021

by Cécile Barnoud 17 janvier 2022

L’Agile Tour est passé à Montpellier, au Corum, le lundi 29 Novembre dernier et Kaliop a répondu présent. En effet, Kaliop était de nouveau sponsor de l’événement et cette année, ce sont 7 collaborateurs qui ont pu y participer, certains étant des habitués et d’autres découvrant pour la première fois ce rassemblement agile.

Cette édition était un peu particulière, car au vu du contexte sanitaire, un tel événement n’avait pas pu avoir lieu en 2020. Nous étions donc très enthousiastes à l’idée de nous retrouver pour cette 10ème édition anniversaire.

Qu’est ce que l’Agile Tour?

L’Agilité, qui s’est démocratisée à partir de 2001 via le Manifeste pour le développement Agile de solutions, est maintenant largement répandue et utilisée dans les entreprises du digital. Les pratiques Agiles centrées sur l’humain, la communication et la collaboration avec les clients, visent à améliorer les process, la performance et la réponse au changement, permettant ainsi de réduire le cycle de développement d’un projet et de délivrer plus rapidement un produit à forte valeur ajoutée correspondant aux attentes des utilisateurs.

Les méthodes mettant en œuvre l’Agilité exigent de la pratique et évoluent en permanence. Il est donc important de faire de la veille dans ce domaine, d’actualiser ses connaissances et de continuer à découvrir de nouvelles pratiques. L’Agile Tour permet d’offrir ce cadre et de se plonger dans un état d’esprit Agile. C’est un moment privilégié d’échanges, de partage de connaissances et d’expériences, essentiel dans le parcours d’un agiliste, qui peut repartir avec un nouveau bagage agile.

Cet évènement a lieu chaque année, dans plusieurs villes en France, et traite de nombreux sujets du monde de l’Agilité. On y retrouve toute une communauté de passionnés, que ce soit des coachs Agile, des scrum master, product owner, développeurs ou encore des personnes qui ne connaissent pas l’agilité et souhaite la découvrir.
Au programme de la journée : 24 intervenants qui partagent leur expérience pour nous proposer 1 keynote, 6 ateliers interactifs, 10 conférences et 2 quiz de culture agile.

Ce qu’on en retient

La journée a été très riche, nous sommes contents d’être nombreux à y participer afin de nous répartir sur les différents ateliers.
On vous partage ici quelques idées, anecdotes ou synthèse de conférences à garder de cette édition.

Revenir aux fondamentaux

La keynote d’introduction de cette journée, faite par Pablo Pernot, nous parle de Scrum et nous incite à nous poser des questions et à revenir à l’essentiel. L’agilité est basée sur des valeurs et des concepts simples, mais parfois complexes à mettre en œuvre. Il ne faut donc pas perdre de vue ses piliers (transparence, inspection, adaptation), valeurs (focus, ouverture, respect, courage, engagement) et ne pas avoir peur de se remettre en question.
Dans cette ambiance où tout le monde se met à l’Agilité, on trouve une quantité de méthodes différentes et chacun veut y apporter son grain de sel. Nombreux sont ceux qui veulent prendre une partie de Scrum mais pas tout : certes, il faut adapter la méthodologie au contexte, mais piocher partiellement dans cette approche, c’est comme suivre à moitié une recette de cuisine, le résultat sera très probablement décevant. Vigilance donc si vous souhaitez mettre en place Scrum sur vos projets, n’hésitez pas à vous faire accompagner !

Pablo revient d’ailleurs sur la notion de temporalité dans l’accompagnement agile, qui n’est pas évidente. En effet, il n’y a pas toujours de liens de cause à effet direct, et un petit changement peut prendre du temps à se voir et à être efficace. Une bonne échelle de temps à retenir est de l’ordre de 3 à 4 mois : c’est le temps à partir duquel les modifications mises en place peuvent vraiment se faire ressentir. Au bout de ce délai, on peut alors décider, en connaissance de cause, si l’on continue ce que l’on a entrepris ou si on l’adapte ou l’arrête. Patience donc.

Quelques outils lean pour aider le manager

Aurore Malherbes, CTO chez Padok, est venue nous partager quelques pratiques tirées du lean qu’elle utilise en tant que manager dans sa start up.

Le rôle et les responsabilités du manager ne sont plus ce qu’elles étaient : ‘commander et contrôler’ a disparu pour se transformer en ‘orienter et soutenir’ les équipes. Cette vision est bien plus en phase avec l’état d’esprit Agile et la prise d’autonomie des équipes. La question se pose alors de comment bien orienter et bien soutenir les collaborateurs en tant que manager. Aurore nous propose deux outils pour ce faire.

Le Gemba pour orienter : le but du Gemba est pour le manager d’obtenir un retour du terrain, un feedback direct de la part des collaborateurs. En pratique, le manager instaure une routine et rencontre régulièrement les techs leads de chaque projet. Une phase d’échange de 45 minutes démarre alors par une introduction où le manager commence systématiquement par remercier l’équipe, s’assurer que c’est le bon moment pour faire ce point, remercier la personne de prendre de son temps, et repréciser qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Viennent ensuite les questions et échanges : le manager arrive avec un set de questions au départ pour lancer le sujet, puis s’adapte au fur et à mesure de la session. Le but est de découvrir, d’être curieux pour savoir ce qui se passe bien sur le terrain, ou connaître les difficultés rencontrées. Pour que l’exercice soit réussi, il ne faut pas juger, mais plutôt rester ouvert, être positif, s’intéresser à ce qu’on peut changer dans l’organisation et les process et ne pas réagir à chaud. Des actions pourront ensuite être prises suite à ces observations du terrain, après avoir pris un peu de recul.

Le Kaizen pour soutenir : le Kaizen est une méthode lean d’amélioration continue. C’est l’occasion de s’arrêter et d’apprendre pour améliorer le quotidien des équipes. En pratique, cela revient à prendre un moment en équipe pour partir d’un problème, définir le potentiel d’amélioration (objectif qui doit être ambitieux mais atteignable), analyser la méthode actuelle, générer des idées pour le régler, les prioriser selon leur rentabilité (temps pour le mettre en place VS gain que cela apporte), les implémenter, vérifier que ça a bien eu l’impact que l’on souhaitait. Dans son exemple, Aurore nous parle d’une journée Kaizen par mois avec quelques membres volontaires de l’équipe, suivie d’un partage au reste de l’équipe. Il se peut qu’il y ait beaucoup d’idées, et certaines non applicables à l’échelle d’une journée : on peut alors garder un peu de place dans le backlog de chaque sprint pour prendre le temps de travailler sur ces améliorations à plus long terme. Toutes ces idées et leur implémentation viennent de l’équipe, le manager est juste là pour leur donner l’outil et le temps pour y arriver.

Générer l’engagement des équipes

Cette conférence, proposée par Emmanuel Sunyer, revient sur l’enjeu de l’engagement collectif de l’équipe mais aussi individuel de chacun de ses membres.

Une personne aspire au bien-être et pour ce faire, cherche à trouver un équilibre et une certaine harmonie. Afin d’y parvenir, on a besoin de rencontrer des situations de succès, que l’on atteint par un engagement personnel (car sans engagement, on n’en tire pas de satisfaction), lui-même motivé par cette réussite, créant ainsi un cercle vertueux entre engagement et réussite.
L’objectif au sein des équipes est donc de générer ou restaurer de l’engagement et de la réussite.

Il existe différents types d’engagement :

  • L’engagement local (par exemple au niveau de l’équipe) VS l’engagement global (par exemple au niveau de l’entreprise)
  • L’engagement normatif (fait appel à une obligation morale, à un devoir) VS l’engagement affectif (fait appel aux émotions de la personne)

Une personne peut avoir l’un sans l’autre, et le savoir permet de mener des actions pour pouvoir restaurer cet engagement. Au sein d’une entreprise, l’engagement se traduit par le fait d’aider son organisation à réaliser son ambition et à remplir sa mission. Il faut bien garder en tête que c’est un état dynamique que l’on doit alimenter, qui n’est pas atteint définitivement. C’est donc une quête constante.

Les sources d’un désengagement peuvent être multiples : l’équipe a une charge de travail trop conséquente ou n’a plus d’objectif ou manque d’impact… Pour restaurer cet engagement, l’équipe et chacun de ses membres doit répondre à un besoin d’appartenance, un besoin d’autonomie et un besoin de compétence. Le scrum master peut aider l’équipe à identifier des manques et à apporter des solutions pour y remédier.

La motivation est par ailleurs un élément clé : il faut trouver le bon niveau de difficulté afin que la personne ne se retrouve pas dans une situation d’échec ou de difficulté générant trop d’anxiété, ni dans une situation de trop grande facilité générant de l’ennui. Il faut donc trouver le bon équilibre, c’est ce qu’on appelle la zone de difficulté désirable.


Par rapport au sentiment de réussite et à la confiance en soi, nous avons retenu une anecdote intéressante. Une expérience a été menée sur des centaines d’étudiants : on leur fait passer des tests de QI se situant dans la zone de difficulté désirable, comportant ainsi du challenge mais permettant de réussir le test. La première moitié des étudiants est félicitée pour leur talent et la deuxième moitié des étudiants est félicitée pour leurs efforts. On propose ensuite aux étudiants de repasser un test similaire : statistiquement le premier groupe refuse, de peur qu’en cas d’échec cela montre des faiblesses ou remette en question leur intelligence. Alors que le deuxième groupe accepte et considère en cas d’échec qu’il aurait fallu fournir un peu plus d’effort. Dans le deuxième cas, on est dans un état d’esprit bien plus positif, qui n’amène pas à un désengagement.
Cela s’applique à notre échelle, n’hésitez donc pas à valoriser les efforts fournis plutôt que de valoriser le talent.

En conclusion, trouver et maintenir l’engagement des équipes n’est pas évident et demande une attention constante. Voilà quelques bonnes pratiques à garder en tête pour rester dans ce cercle vertueux :

  • Célébrer les résultats, mais surtout valoriser les efforts.
  • Se focaliser sur les progrès (surtout en cas d’échec).
  • Donner du feedback basé sur les progrès constatés et toujours formuler des pistes d’amélioration.
  • Régulièrement rappeler à l’équipe les succès passés.
  • Rapidement identifier les sources de désengagement.

Les rituels scrum, et notamment la rétrospective, donnent un très bon cadre pour cela.

L’association Agile Montpellier organise non seulement l’Agile Tour chaque année, mais également des apéros agile tout au long de l’année, on espère vous y croiser !

Cet évènement très enrichissant nous a également guidés à travers la découverte du Mob programming, que je vous présenterai dans un prochain article.

Cécile Barnoud

Cécile Barnoud

Cheffe de projet chez Kaliop mais avant tout agiliste dans l'âme, je porte différentes casquettes (scrum master ou proxy product owner selon les besoins du projet), pour accompagner au mieux mes clients dans leurs projets digitaux.

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